Quand Moganshan Lu ouvre ses portes

De même que Pékin a Dashanzi et 798, un village d’artistes installé sur un ancien site industriel, Shanghai a son Moganshan Lu, numéro 50, un ensemble de vieux entrepôts bordant la rivière Suzhou, reconvertis en ateliers d’artistes et en galeries d’art. Un endroit vibrant d’activité qui, profitant des nombreux visiteurs étrangers venus pour l’ouverture de la Biennale, avait grand ouvert ses portes.

L’un des piliers de Moganshan Lu est le BizArt Art Centre, un espace artistique très actif animé par l’Italien Davide Quadrio depuis fin 1999 qui, d’une structure « underground », est devenue une institution culturelle essentielle à la scène artistique de Shanghai. Installé à la fin de 2002 à Moganshan Lu, BizArt fait partie du réseau international des espaces artistiques indépendants, organise des résidences d’artistes et offre une plate-forme de services aux artistes ou organisations désireuses de créer un événement culturel. Durant la biennale BizArt a ainsi été l’opérateur à la biennale de l’installation vidéo en plein air des Français N+N Corsino et dans l’Année de la France en Chine, de l’exposition de vidéos d’artistes français montée par Michel Nuridsany, Fraîcheur de vivre, dans le quartier de Xin Tian Di.

Moganshan Lu abrite aussi de petites galeries assez dynamiques, comme Vangard Gallery qui donne sur la rivière Suzhou et présentait les installations du Coréen Cha Joo Man, ou ARTSEA Studio and Gallery qui célèbre en ce moment par une exposition d’œuvres contemporaines un objet ancien et très populaire indispensable de la vie quotidienne chinoise, le tabouret (xiao dengzi) !

Le lieu attire également des artistes d’autres régions de Chine loin des circuits de l’art contemporain, par exemple du Yunnan, qui veulent profiter de l’afflux de visiteurs pour faire connaître leurs œuvres. Ils louent collectivement un espace où ils exposent leurs œuvres, se ménageant dans un coin une sorte de cabane équipée d’un lit et d’un réchaud où, à tour de rôle, pour une période de quelques mois, l’un d’eux s’installe pour tenir la galerie.

Il est évident que le lieu attire les touristes les plus curieux qui dans ce labyrinthe d’ateliers, de galeries, d’entrepôts et de dortoirs vivent de petites aventures et quelques sensations fortes.